Autoconservation ovocytaire

 

DEFINITION : 

L’autoconservation ovocytaire, congélation d’ovocytes, cryopréservation ovocytaire, vitrification ovocytaire, préservation de fertilité sociétale sont des termes synonymes. Les ovocytes sont congelés par une méthode appelée de vitrification puis cryoconservation dans de l’azote à -196°ce qui permet de les conserver pendant plusieurs années.

 

LOIS DE BIOETHIQUES DE 2021 : 

La loi du 2 août 2021, relative à la bioéthique, élargit la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes seules et donne de nouveaux droits pour les enfants nés d’une PMA. Elle contient des dispositions, notamment sur l’autoconservation des gamètes hors motif médical. Les femmes qui envisagent de recourir plus tard à une procréation médicalement assistée (PMA)(aussi appelée assistance médicale à la procréation (AMP)) peuvent donc accéder à l’autoconservation ovocytaire depuis cette loi, ce qui n’était pas le cas avant.

 

Cette loi a été promulguée pour pallier partiellement au recul de l’âge de la première maternité. Avec l’âge, la réserve ovarienne diminue en quantité mais aussi en qualité, et ce à partir d’environ 35 ans. Cela diminue les chances de grossesse (même avec l’aide de la procréation médicale) et augmente le délai de conception ainsi que les risques de fausses couches et d’anomalies chromosomiques.

 

Conditions pour le recueil : Des bornes d’âge sont posées par un décret : l’autoconservation (jour du recueil des ovocytes) n’est possible qu’entre 29 ans et la veille des 37 ans. 

 

Conditions de réutilisations des ovocytes : Les ovocytes peuvent ensuite être utilisés jusqu’à la veille des 45 ans. 

 

Chaque année vous serez interrogée sur le devenir des ovocytes : poursuite de la congélation, utilisation, don ou destruction.

 

Le traitement et la ponction ovocytaire sont pris en charge par la sécurité sociale mais les frais de maintien de la congélation de vos ovocytes sont à votre charge, vous devrez régler le montant chaque année au laboratoire de fertilité de Belharra.

 

PARCOURS ET EXAMENS : 

• 1ère consultation avec le gynécologue et ouverture du dossier médical: recueil des antécédents, identification d’éventuelles contre-indications au traitement, prescription d’examens complémentaires (bilan sanguin, échographie pelvienne par voie vaginale) information sur le protocole d’autoconservation. Réalisation d’une demande de prise en charge à 100% auprès de la sécurité sociale : ceci permettra un meilleur remboursement de la part sécurité sociale de vos consultations (100% au lieu de 70%) mais ne changera rien à l’avance des frais de la partie mutuelle.
• Examens à réaliser : prises de sang et échographie pelvienne par voie vaginale
• 2ème consultation avec le gynécologue : interprétation des résultats, évaluation de la réserve ovarienne et de la faisabilité de la technique, prescription d’examens complémentaires si besoin.
• Consultation avec le biologiste du laboratoire de PMA : ouverture du dossier biologique, récupération des documents administratifs obligatoires, remise des consentements obligatoires à signer pour la procédure, information sur les conditions de conservation par le laboratoire, remise de la carte verrouillant et sécurisant l’identification du patient à toutes les étapes du processus (carte Witness, obligatoire et payante).
• 3ème consultation avec le gynécologue : programmation du traitement, explications sur l’organisation de la surveillance du traitement, explications sur la réalisation des piqûres à réaliser à la maison.
• Traitement. L’accès à l’autoconservation est soumis à des conditions strictes administratives et sanitaires. Une consultation avec l’anesthésiste sera à prévoir dans le mois précédent la ponction.

 

TRAITEMENT DE STIMULATION OVARIENNE : 

Le traitement se déroule sur environ 3 semaines, dont une dizaine de jours de piqûres sous cutanées à réaliser à la maison le soir. Pendant cette période vous devez être disponible pour la réalisation des prises de sang et échographies de contrôles qui ont lieu le matin à la clinique Belharra entre 7h30 et 9h.

 

PONCTION OVOCYTAIRE : 

La ponction ovocytaire est un acte chirurgical réalisée sous anesthésie générale courte. Vous devez obligatoirement être accompagnée par un tiers. Une aiguille fixée à la sonde d’échographie vaginale permet de prélever le liquide à l’intérieur des follicules (petites poches dans lesquelles sont les ovocytes) qui auront grossi sous l’effet de la stimulation ovarienne. Le liquide prélevé dans tous les follicules est donné au laboratoire qui va vérifier la présence d’ovocytes et leur maturité. Les ovocytes immatures ne sont pas congelés.

 

EFFETS INDESIRABLES PENDANT LE TRAITEMENT : 

Sensation de ballonnements, douleurs pelviennes, maux de tête, labilité de l’humeur.

 

RISQUES DU TRAITEMENT : 

Syndrome d’hyperstimulation ovarienne

Hémorragie interne post ponction

Infection post ponction

Ponction blanche (aucun ovocyte recueillis le jour de la ponction ovocytaire)

 

UTILISATION DES OVOCYTES ULTERIEURE : FECONDATION IN VITRO AVEC INJECTION DE SPERMATOZOIDES (FIV ICSI)

 

 

UNE AUTO-CONSERVATION D’OVOCYTES N’EST EN AUCUN CAS UNE GARANTIE DE GROSSESSE PLUS TARD. IDEALEMENT UNE CONSERVATION SE FAIT AVANT 35 ANS

 

 

Avant 35 ans, il est conseillé, dans la mesure du possible d’avoir aux alentours de 15 ovocytes congelés.

Chaque ovocyte avant 35 ans a une chance de naissance vivante d’environ 3-4%, ce pourcentage diminue avec l’âge.

Il peut y avoir une perte totale des ovocytes à la décongélation, si ceux -ci n’ont pas une qualité optimale, ce qui ne peut être prédit.

Les ovocytes seront injectés avec le sperme de votre conjoint ou d’un donneur. Dans le cas de votre conjoint, un spermogramme sera réalisé. Si celui-ci est altéré le pronostic de la FIV en sera changé.

Tous les ovocytes n’auront pas une fécondation correcte et un certain nombre d’embryons vont s’arrêter ou se développer anormalement, ces embryons ne seront donc pas transférables.

Un embryon transféré donne aux alentours de 35% de grossesse, avec un risque de fausse couche (liée à des anomalies chromosomiques) qui dépend principalement de l’âge de la patiente au moment du recueil.

Il n’y a donc pas de garantie de naissance vivante avec une autoconservation ovocytaire.